Narcisse-Fortunat Belleau

Narcisse-Fortunat Belleau
La peinture au Québec 1820-1850
Narcisse-Fortunat Belleau, vers 1835
Huile sur bois, 28,1X 22,6 cm
Collection
Musée du Québec, Québec, Restauré en 1991,
grâce à l'appui des Amis du Musée du Québec.




Ce portrait de petit format représente Narcisse-Fortunat Belleau (1808-1894. Après ses études classiques au petit Séminaire de Québec, Narcisse Belleau entreprend son stage de clerc en droit en 1827, qu'il poursuit jusqu'à l'obtention de sa commission d'avocat le 26 septembre 1832. Financièrement à l'aise, Belleau se marie le 15 septembre 1835 avec dame Marie-Reine-Josephte Gauvreau. Conformément à une pratique courante de l'époque, le portrait du jeune homme pourrait avoir été exécuté à l'occasion de ce mariage, À ce propos, une miniature sur ivoire représentant son épouse, acquise par le Musée du Québec en 1987, aurait également été réalisée à cette période, si l'on en juge par l'âge et par le costume du modèle.

Le portrait de Narcisse Belleau serait l'une des premières oeuvres signées par le Britannique Robert Clow Todd, a arrivé depuis peu à Québec, c'est-à-dire depuis au moins 1834, Dans cette ville, Todd offrit ses services comme peintre d'enseignes, d'emblèmes sur les voitures et d’œuvres ornementales. Ce petit tableau est jusqu'à ce jour le seul portrait connu de l'artiste, surtout réputé pour ses paysage nombreuses versions du l'ain de sucre aux chutes Montmorency. Le portrait très réaliste de Belleau présente une facture fort personnelle: le costume et la chevelure sont traités de façon sommaire tandis que les traits du visage sont rendus avec beaucoup de finesse. La touche minutieuse, mince et lise, trahit la spécialité de Tood, peintre décorateur, et rappelle la méticulosité apportée par l'artiste dans ses oeuvres d'autres genres. De plus, la luminosité, voire la transparence des carnations, évoque la technique de certains miniaturistes contemporains. D'ailleurs le format et le style de l’œuvre relèvent davantage de l'art intime de la miniature que du grand portrait officiel de l'époque. À cet égard nous connaissons deux portraits ultérieurs de Belleau qui se rattachent à cette dernière catégorie. Ils ont tous deux été peints par Théophile Hamel et représentent le modèle dans l'exercice de fonctions officiels, soit celle de maire de Québec,entre 1850 et 1853 et celle de président du Conseil législatif du Canada, de 1857 à 1862 (Chambre des communes, Ottawa).M.B.

Narcisse-Fortunat Belleau Fut Lieutenant-Gouverneur.

Sir Narcisse-Fortunat Belleau né à Saint Foy le 20 Octobre 1808, Il fit ses études classiques au petit séminaire de Québec et légales au bureau de M. Perreault et M. Burroughs. Admis au barreau du Bas-Canada en septembre 1832, il devint maire de la ville (1850-53), Conseil de la Reine (1854), président de la compagnie du chemin de fer de la rive Nord, bâtonnier du barreau de la Province, conseiller législatif (1852-67): il fut ministre de l'Agriculture et receveur général dans trois cabinets (1857-62 et (1865-67.
Créé chevalier de Saint-Michel et Saint-Georges par le prince de Galles le 21 août 1860, nommé au Sénat en 1867, il fut promu lieutenant gouverneur, de mai 1867 à février 1873. Il se retira alors dans la vie privée. Toute fois,il fut administrateur de la province, en 1885 et en 1890, et décéda à Québec le 14 Septembre 1894.

Sir Narcisse-Fortunat Belleau portait: "D'or,
au chevron d'azur accompagné de trois chouettes de sable".


D'après le Dictionnaire Général du Canada. R.P Lejeune



Narcisse-Fortunat Belleau fait ses études classiques au petit séminaire de Québec de 1818 à 1827. Il entreprend son stage de clerc en droit en avril 1827 auprès de Joseph-François Perrault* et d'Edward Burroughs, protonotaires à la Cour du banc du roi. Il le poursuit chez André-Rémi Hamel de Novembre 1829 jusqu'à l'obtention de sa commission d'avocat le 26 septembre 1832. A cette époque, le choléra frappe durement la population de Québec. Les décès, sou vent subits, laissent de difficiles problèmes de succession, dont tirent parti les gens de basoche. Selon son biographe Stanislas DRAPEAU, Belleau se constitue alors une clientèle qui lui restera longtemps fidèle.

Très tôt à l'aise financièrement, Belleau se marie le 15 septembre 1835. Il s'installe rue Saint-Louis et s'adonne à la pratique du droit. Il amorce sa carrière politique en janvier 1848, lorsqu'il se présente, mais sans succès, sous la bannière réformiste dans Portneuf. La même année, il milite dans le parti réformiste et appuie Joseph-Edouard Cauchon* contre Louis-Joseph Papineau*, qui réclame l'abrogation de l'Union. Belleau s'intéresse aussi à la vie municipale. Le 9 février 1848, il est élu conseiller du quartier Saint-Jean. Deux ans plus tard, il devient maire de Québec, poste qu'il occupe jusqu'au 4 février 1853. Durant son mandat,on entreprend d'importants travaux d'aqueduc. Le conseil municipal fait appel à l'ingénieur américain George R. Baldwin, qui a déjà supervisé l'installation du système d'éclairage au gaz dans la ville. Celui-ci opte pour l'érection d'un barrage et d'un château d'eau à Jeune-Lorette (Wendake), au débouché du lac Saint-Charles, puis pour la mise en place d'une canalisation jusqu'à Québec. L'eau potable parvient dans la ville en 1852. Belleau propose aussi de construire un système d'égouts et de paver toutes les rues qu'on avait défoncées pour installer l'aqueduc.

En 1848, Belleau était devenu administrateur de la Banque de Québec, fonction qu'il allait occuper jusqu'en 1893.
Au dire de Drapeau, il considère toujours les demandes d'escompte « au point de vue de la solvabilité raisonnable de l'emprunteur sans distinction de race ou de religion ». Il accepte aussi, en 1850, la présidence de la Compagnie du chemin de fer de la rive nord, entreprise appuyée par des hommes d'affaires qui veulent relier Québec à Montréal. Ses amis réformistes ne l'oublient pas. Le 23 octobre 1852, on le nomme membre à vie du Conseil législatif pour la division de Québec et, le 18 décembre 1854, conseiller de la reine. Il devient bâtonnier du barreau de Québec le 1er mai 1857.

Belleau' est un homme qui possède ses dossiers, influent dans sa région, modéré dans ses idées et d'un comportement affable, qualités qui lui valent le respect de ses adversaires. Désireux de renforcer leur ministère, John Alexander MACDONALD et George-Étienne Cartier* le nomment président du Conseil législatif le 26 novembre 1857 ; à ce titre, il fait aussi partie du Conseil exécutif. Renversés le 29 juillet 1858, Macdonald et Cartier reprennent le pouvoir le 6 août et renomment Belleau président du Conseil législatif. Ce dernier s'occupe de la visite du prince de Galles durant l'été de 1860. Le 21 août, au cours d'une réception dans la salle des séances du Conseil législatif, le prince le fait chevalier; il porte désormais le titre de sir.

En mars 1862, Belleau devient ministre du département d'Agriculture et de Statistiques mais, le 21 mai suivant, le gouvernement Macdonald-Cartier est renversé. Belleau continue alors de siéger au Conseil législatif tout en s'adonnant à la pratique du droit et à l'administration de la Banque de Québec. Associé depuis 1858 à Philippe-Jacques Jolicœur, il va exercer avec lui jusqu'en 1863. En février 1865, durant le débat au Conseil législatif sur les Résolutions de Québec, il appuie fortement le projet confédératif, car il est sûr que les Canadiens français du Bas-Canada s'épanouiront dans ce cadre constitutionnel. Quelques mois plus tard, la mort du premier ministre sir Etienne-Paschal Taché*, qui était à la tête de la coalition qui prépare la Confédération, le ramène à l'avant-scène. George Brown*, Macdonald et Antoine,. Aimé DORION, le triumvirat qui détient le pouvoir réel, s'entendent pour lui confier la succession de Taché. Jusqu'au 1er Juillet 1867, Belleau est donc officiellement premier ministre et receveur général. En récompense de ses services, Macdonald et Cartier le font sénateur en mai 1867. Il démissionne après avoir accepté le poste de lieutenant-gouverneur de la province de Québec le 1er juillet.

Belleau, premier Canadien français à représenter la couronne britannique, demeure en poste jusqu'en février 1873. Au lieu de s'installer à Spencer Wood, la résidence du lieutenant-gouverneur, il préfère continuer à vivre dans sa maison de la rue Saint-Louis. Il assume lui-même les dépenses inhérentes à ses fonctions. Avec lady Belleau, il participe à toutes les réceptions et à tous les dîners d'État. Mais la fonction n'est pas que représentative. En tant que lieutenant-gouverneur, il est l'oeil du gouvernement fédéral qui surveille l'administration provinciale. Lui qui croyait en l'autonomie des provinces au sein de la Confédération, il ne tarde pas à déchanter. Les tensions qui règnent entre Cartier et Hector-Louis Langevin* d'une part, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau* et les ministres provinciaux d'autre part, dans la conduite des affaires publiques comme de celles du parti conservateur, l'amènent à intervenir en coulisses. En avri1 1869,dans une longue lettre à Langevin, il fait le procès des ministres fédéraux tatillons, autocrates, jaloux de leur pouvoir, qui ne cessent d'interpréter dans un sens centralisateur le partage des pouvoirs prévu par la constitution. Il prie Langevin de donner « le bénéfice du doute aux juridictions provinciales » et de ne pas, « par déduction, par conséquence & conclusion », attribuer d'autres pouvoirs au gouvernement fédéral.

Le 11 février 1873. Son mandat terminé, sir Narcisse-Fortunat Belleau se retire. II refuse un siège de sénateur. Il continue de faire partie du conseil d'administration de la Banque de Québec et prend une part active à la vie mondaine. II suit toujours de près la vie politique et n'hésite pas parfois à intervenir auprès des uns et des autres. Le 24 mai 1879, à Montréal, il reçoit le titre de commandeur de l'ordre de Saint- Michel et Saint-Georges. Il meurt le 14 septembre 1894 en laissant à un neveu une fortune que des contemporains évaluent entre 200 000 $ et 300 000 $.

MICHÈLE BRASSARD ET JEAN HAMELIN

ANQ-Q, CEI-I, 20 oct. 1808, 18 sept. 1894; CE2-2, 15 sept. 1835; P-3 ; P-134. -ASQ, Fichier des anciens. - Le Canadien, 13 déc. 1847. - Le Courrier du Canada, 14 sept. 1894. - L'Événement, 15 sept. 1894. - Gazette (Montréal), 15 sept. 1894. -La Minerve, 17 sept. 1894. - Audet, « les Législateurs du B.- C. ». -J. Desjardins, Guide parl. -Political appointements, 1841 to 1865 (J.- 0. Coté ; 1866). -Quebec directory, 1847-1892. - RPQ.- Turcotte, Le ConseiL LégisLatif. - Chouinard et al., La Ville de Québec, 3. - L.- M. Côté et ai., Les Maires de la vieille capitale. - Désilets, Hector-Louis Langevin. - Stanislas Drapeau, Biographie de sir N. F. Belleau [...] (Québec, 1883). - Henry Fry, A biographical sketch of Sir N.F. Belleau from Home Journal, for October 1894 (Québec, 1894). - M. Hamelin, Premières années du parlementarisme québécois. - Rumilly, Hist. de La prov. de Québec, 1. - Alastair Sweeny, George-Étienne Cartier: a biography (Toronto, 1976). - F .- J. Audet et al., « les Lieutenants-Gouverneurs de la province de Québec », Cahiers des Dix, 27(1962):215-216.

 

 
 
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